Conférence autour des notions de frontière et d’horizon

La frontière / l’horizon

« L’horizon est en feu », pour reprendre un vers du poète russe Alexandre Blok, évoqué lors de la Conférence de Jérome Diacre – philosophe et fondateur de la revue d’Art « Laura » – qui s’est tenue vendredi 15 mars à l’amphithéâtre de l’établissement… Conférence autour des notions de frontière et d’horizon. Le public d’élèves et d’enseignants a écouté l’intervenant s’interroger sur le sujet, à travers une centaine d’œuvres iconographiques – tableaux, extraits de films, performances d’artistes…-, supports de réflexion autour de ces notions, ô combien d’actualité. Il s’agit tout d’abord de cet horizon, dont l’étymologie rappelle pourtant « la borne », mais qui dans sa représentation évoque un espace sans limites, horizon qu’on cherche à élargir et qui renvoie à l’extérieur, à la liberté, à l’ouverture – comme le racontent les œuvres de Peter Halley- et qui bénéficie d’une représentation positive. La frontière, quant à elle, est celle qu’on cherche à franchir vers un horizon meilleur, frontière aux murs érigés çà et là, œuvres d’hommes inquiets, obstacles qu’on cherche également à détruire… L ’histoire ancienne et celle d’aujourd’hui nous le rappellent, la politique aussi… Ce sont ces murs de honte, ces frontières bien réelles qui peuvent aussi séparer les hommes ! Mais la frontière comme limite d’un territoire, peut être également la borne qui rassure, le moyen de se situer géographiquement, spatialement, par rapport aux autres : le cadre, ligne fermée, a un côté rassurant ; il construit également et incite au retour à l’intérieur, dans l’espace compris entre les limites d’une chose, un retour à l’intime, forme superlative de l’intérieur, afin de trouver « une chambre à soi » comme nous y invitait Virginia Woolf…

Beaucoup de questionnements, avec une certitude : l’universalité de la beauté artistique qui se moque des frontières et tend vers l’horizon infini, obstrué par nul obstacle.

Une des œuvres évoquées : La Charge de la cavalerie rouge, Malévitch

Un escadron galope sur une large plaine, douze cavaliers et douze couleurs pour représenter la terre striée. La couleur rouge fait référence à la Révolution bolchevique de 1917. La composition repose sur le choix de l’horizontalité et l’immensité est rendue par les rapports de proportion entre montures et paysage, entre le ciel et la terre. L’horizon devient la métaphore du triomphe des idées de l’Armée rouge.

Corinne Ménéghin, Alayne Gisbert-Mora Référentes Culture