Montrer la disparition, regarder l’absence atelier avec l’artiste LN Lecheviller

jour 1 et 2

Les groupes de plasticiens élaborent des cartes heuristiques à partir d’une figure (trouvée précédemment par les HIDA) liée à l’histoire des justes et des résistants à Angoulême en 1942.

Après les 30000 personnes sauvées par le Consul du Portugal à Bordeaux, « pour qui poser des cailloux aujourd’hui ? »  La carte à concevoir met en question et en frottement des thèmes de sauvetage, résistance, désobéissance civile.

Durant 2 jours, 8 équipes d’élèves réfléchissent autour de 4 axes proposés par l’artiste :


1, nos familles, nos relations –
Quelles ont été les activités de nos familles pendant la seconde guerre mondiale ? Où ont-elles eu lieu?


2, l’histoire du XXe siècle – nos héros du passé, quelles valeurs, quelles luttes ?
Les grandes périodes,
les dates, les événements du XXe siècle qui
nous ont indélébilement marqués.


3, l’histoire locale – les héros d’Angoulême : Consultation des recherches menées par les élèves d’histoire des arts, mise en avant d’une figure.


4, l’actualité – les héros d’aujourd’hui.
Quels sont les événements marquants des deux dernières années amenant à des situations de sauvetage ?

Il s’agit de défricher un territoire signifiant à explorer plastiquement : rassembler les idées, construire la carte, choisir une ligne graphique ou picturale, intégrer des illustrations.
La réflexion se déploie et se densifie en élaborant la carte au fur et à mesure des échanges.
 

 

Ward Shelley, The People of the Book. Diaspora, 2012

 

Occasion de découvrir également une pratique contemporaine très en vogue dans les processus de production collaborative et participative.

Les œuvres de Ward Shelley parlent et expriment à la fois des données variées dans la culture mais également les intérêts de l’artiste pour la culture en elle-même. Dans ces peintures, il nous partage des informations sur « l’histoire et tente de comprendre le monde, ou une partie de celui-ci. La tentative est d’organiser une masse de faits interdépendants sur une seule « page » afin que l’étendue de leurs relations et de leurs connexions puisse être vue d’une manière intéressante et révélatrice. »

 

Mark Lombardi, Oliver North, Lake Resources of Panama, and the Iran-Contra Operation, ca. 1984-86 (4e version), 1999

Mark Lombardi était un artiste plasticien basé à New York. Un événement inédit dans l’histoire de l’art s’est produit  quant un envoyé du FBI est allé “perquisitionner” une œuvre de Lombardi dans le musée où elle était exposée. Ses œuvres exposent au grand jour le vortex de complexes où les forces souterraines des intérêts industriels, financiers, politiques se croisent, au grand dam de la dynastie Bush, dont les amitiés saoudiennes apparaissent sous leur plus simple effet.

“Après avoir passé soigneusement en revue la somme d’informations, je condense alors les points essentiels en un assortiment de notation et brèves remarques ponctuelles d’où commence à émerger une image. Tout au long du processus, mon intention est d’interpréter les faits en juxtaposant et regroupant les notations en ensemble unifié et cohérent. Parfois, j’utilise plusieurs lignes parallèles pour établir une chronologie. Les relations hiérarchiques, les flux monétaires et autres détails-clés sont ensuite indiqués par un système de fléchage rayonnant, de lignes brisées, etc.” Mark Lombardi

 

à écouter : Arts visuels: une cartographie du monde selon Hirschhorn / Vertigo / 5 min. / le 28 janvier 2019

Thomas Hirschhorn et Marcus Steinweg, the map of Headlessness 241 x 401 cm, Courtesy Musée Jenisch, Vevey, Suisse

Depuis la fin des années 1980 , Thomas Hirschhorn se concentre sur la création de sculptures précaires faites main. Il les conçoit à partir de matériaux issus de la vie courante tels que des vieux papiers, des feuilles d’aluminium, des cartons. Ses sculptures sont souvent des « monuments » à des personnes qu’il admire. Elles requièrent parfois la participation de la population locale, Thomas Hirschhorn refusant d’être un artiste confiné aux salons mondains.

L’œuvre de Thomas Hirschhorn est traversée par les questions, les contradictions et les scandales qui taraudent la société contemporaine, marquée par la mondialisation. L’artiste milite en faveur de davantage de justice et d’égalité. Il réalise de nombreuses cartes pour poser ses réflexions en amont ou en objet même d’un projet.

 

carte de Yaqîn, Noa, Aurore et Abdallah

 

Carte d’Arthur, Mathilda, Lou et Pauline

 

Carte d’Eve, Anthéa, Lucie et Ambre

Le second jour, le travail entamé se poursuit, mais il s’agit davantage d’appréhender l’espace par la carte géographique / le parcours de l’espace physique

  • repérage photo du parcours (sur google street),

  • Recherche et jeux à partir du langage cartographique – éléments de la légende, du fond de carte, entre figuration et abstraction

  • expérimentations avec de vieux atlas (découpage, collage, déformations des pays, morcellement, assemblage de pays non limitrophes..)

  •   (à suivre)