Rencontre avec une résistante déportée

Le mardi 13 mars, les élèves du lycée, candidats au Concours National de la Résistance et de la Déportation, ont eu la chance de rencontrer Mme Gros-Duruisseau qui est venue leur livrer son témoignage sur une des périodes les plus sombres de notre histoire, celle de l’Occupation. Le thème de cette année est « s’engager pour libérer la France ».

Elle a pu témoigner de son propre engagement et de celui de toute sa famille dès la défaite de 1940. Elle a pu évoquer toutes les actions de résistance au quotidien, souvent sans prendre conscience des risques encourus, dans un refus pur et simple de la défaite et surtout de la collaboration. Elle évoque le transport des messages de l’autre côté de la ligne de démarcation dans le cadre ou le guidon de son vélo, le passage de réfugiés et de juifs en zone libre, l’installation de caches d’armes sur le terrain de ses parents et l’organisation des parachutages de nuit sur des terrains balisés.

Dès l’âge de 15 ans et jusqu’à son arrestation en 1943, elle participe à toutes les opérations ordonnées par Londres. Arrêtée après une trahison, torturée à la maison d’arrêt d’Angoulême, elle ne parle pas, ne donne aucun nom et aucune information sur son réseau.

Déportée au camp pour femmes de Ravensbrück, elle subira toutes les humiliations, les coups et côtoiera la mort au quotidien. Elle raconte à nos élèves que seule la solidarité lui a permis de tenir dans le camp et dans les marches de la mort vers l’Est en 1944.

L’émotion était palpable dans sa voix et dans l’assistance au moment d’évoquer les disparus de son réseau de résistance comme René Chabasse ou ceux et celles morts dans le camp de Ravensbrück comme Marcelle Nadaud et Mme Noblet qu’elle appelait « mes deux mamans ». Elle a bien insisté sur le jeune âge de ces résistants, sur cet engagement qui doit encore exister aujourd’hui et elle a remercié nos élèves ainsi que ceux des autres établissements présents pour leur participation au Concours et à ce devoir de mémoire.

Encore une fois, comme elle le fait depuis plus de 40 ans, Mme Gros-Duruisseau a donné un visage et une réalité à la résistance et à l’engagement. Toujours simple, refusant d’être qualifiée d’héroïne, elle a pu échanger avec nos élèves qui sont repartis très émus de cette rencontre.

Merci aussi à nos 20 candidats de cette année à qui nous souhaitons bonne chance pour l’épreuve écrite du vendredi 23 mars prochain !