La Vénus de Cnide est une statue attribuée au sculpteur grec Praxitèle. Elle représente la déesse Aphrodite debout, nue, portant la main droite devant son sexe et tenant de la main gauche un vêtement. La statue figurait dans le temple de la déesse à Cnide, et est exposée aujourd’hui au Louvre.
Cette statue a de multiples copies qui font soit partie du type « inquiet » (la déesse s’est faite surprendre nue à la sortie de son bain), soit du type « serein » (où la déesse désigne son sexe car elle se sent invulnérable). C’est le torse-type qu’ont utilisé tout ceux qui la copièrent. Elle est la seconde représentation connue de la nudité féminine complète dans la grande statuaire grecque.
L’auteur, Praxitèle, fait partie des sculpteurs les plus célèbres de la Grèce Antique (avec Myron et Phidias), mais sa vie est très mal connue. On sait seulement qu’il était fils du sculpteur Céphisodote et que sa maîtresse, la courtisane Phryné, a servi de modèle pour cette statue.
La Vénus aux ongles rouges a été réalisée par l’artiste Arman en 1967. Elle fait partie de la collection du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, et a été restaurée au Centre Interrégional de Conservation et de Restauration du Patrimoine de Marseille.
Arman (1928-2005) fait partie d’un mouvement artistique appelé les nouveaux réalistes (avec César, Klein, Daniel Spoerri…) Ce groupe travaille non pas sur des images réalistes mais sur la réalité elle-même (accumulation, affiches déchirées, objets récupérés…).
Le thème de prédilection d’Arman est la destruction, ainsi que l’objet de consommation. Souvent, il travaille les objets en les accumulant dans une boîte. Ici, l’accumulation a lieu dans un moule qui a la forme d’un corps de femme et qui ressemble aux mannequins industriels dans les vitrines. Cette oeuvre est donc représentative de la société de consommation, où tout est fabriqué à la chaîne. Dans ce torse transparent en polyester moulé, on voit des mains de mannequins aux ongles vernis en rouge, recroquevillées sur elles-mêmes.
On peut rapprocher ces deux œuvres notamment grâce à la forme du corps, qui représente le corps de la femme idéale aux deux époques respectives où les statues furent créées. La position est semblable, une jambe devant l’autre, le corps dénudé et légèrement incliné vers l’avant.
On remarque aussi l’importance des mains sur les deux statues, bien qu’elles n’en aient pas. En effet, sur La Vénus aux ongles rouges, on voit bien les mains aux ongles acérés qui agrippent sa silhouette et qui se tortillent dans son corps. Le vernis rouge est synonyme de féminité. On peut donc assimiler ces mains grouillantes à la contrainte qu’ont les femmes d’être toujours plus belles et désirables aux yeux de la société.
En ce qui concerne L’Aphrodite de Cnide, on sait que ses copies avaient la main tournée vers le sexe, avec l’intention soit de le couvrir, soit de le montrer, ce qui dans les deux cas implique le jugement du spectateur sur la nudité de la déesse, et sur son corps.
Analyse rédigée par Elise, helléniste de 2e, dans le cadre de son portfolio