JOUR 3 = De l’art moderne à Pierre Arditi !

Le mercredi matin, nous nous sommes rendus au Musée d’Art moderne. Ce musée a été construit en 1937 pour mettre en lumière l’art moderne. Il a d’abord été un lieu d’exposition, et depuis 1960 sa collection a été présentée de manière permanente. Les élèves ont pu entrer dans cet univers du Paris de la modernité, de ce début de siècle plein d’espoirs dans la civilisation et le progrès. D’ailleurs, la première œuvre monumentale, La Fée électricité de Raoul Dufy (1937), qui occupe toute une salle a été présentée par les élèves de 2nde option HIDA. Raoul Dufy reçoit pour l’Exposition internationale de 1937 à Paris la commande de décorations monumentales, notamment celle du mur légèrement courbe du hall du Palais de la Lumière et de l’Électricité, édifié par Robert Mallet-Stevens sur le Champ-de-Mars. Il se plie au programme du commanditaire, la Compagnie parisienne de distribution d’électricité. Cette composition de 600 m2 déploie, de droite à gauche et sur deux registres principaux, l’histoire de l’électricité et de ses applications, depuis les premières observations jusqu’aux réalisations techniques les plus modernes. La partie supérieure est un paysage changeant dans lequel le peintre a disséminé ses thèmes favoris : voiliers, nuées d’oiseaux, batteuse, bal du 14 juillet. Dans la partie inférieure sont disposés les portraits de cent dix savants et inventeurs ayant contribué au développement de l’électricité. Mêlant la mythologie et les allégories à l’exactitude historique et à la description technologique, Dufy joue sur l’opposition des contraires. Au centre, les dieux de l’Olympe et les générateurs de la centrale électrique reliés par la foudre de Zeus. Des aplats de couleurs rouges, bleus, jaunes ou verts indépendants du dessin très souple, organisent et dynamisent cette composition virtuose. Donnée par Électricité de France, cette décoration monumentale fut installée au Musée d’Art Moderne de Paris en 1964.

Ensuite, les élèves de terminale, Mme Amsallem et Mme Forgeron nous ont présenté La Danse d’Henri Matisse (1931). En 1930, Henri Matisse, âgé de 61 ans, rencontre le Dr Albert Barnes, un milliardaire américain passionné d’art moderne. Ce dernier lui commande une décoration murale pour orner la salle principale de son établissement, en le laissant libre d’en choisir le thème. Matisse a choisi d’exécuter une œuvre sur la danse, soit l’un de ses thèmes de prédilection depuis de nombreuses années. Il existe trois versions de La Danse, dont deux sont conservées au Musée d’Art Moderne de Paris. Non satisfait de la première version, La Danse inachevée (1930-1931), qu’il juge trop peu décorative, Matisse entreprend alors une seconde version de La Danse, et élabore son système de papiers peints en gris, bleu, rose et noir, puis découpés. Ainsi, en déplaçant et replaçant les formes colorées à sa guise, Henri Matisse parvient à l’équilibre qui lui convient : c’est La Danse de Paris. Cependant, les dimensions de la toile ne correspondent pas à celles de l’emplacement qui doit l’accueillir. Pour y remédier, Matisse réalise une troisième version, installée en avril 1933 à la Fondation Barnes. En 1990, la Danse inachevée fut retrouvée dans l’atelier niçois de Matisse. Cette dernière et la Danse sont présentées au musée dans la salle dédiée à l’artiste.

Cette visite a été complétée par des œuvres de Picasso (L’enterrement de Casagemas, 1901, période bleue de Picasso), Delaunay et ses formes géométriques, Marcel Gromaire (La Guerre, 1925) et d’autres, entre toiles, sculptures et meubles.

Le mercredi après-midi, retour au Centre Pompidou pour continuer ce « panorama de l’art moderne » en retrouvant Marc Chagall (Les mariés de la Tour Eiffel, 1938-1939), Henri Matisse (Le violoniste, 1918), Fernand Léger (La Noce, 1912), Otto Dix (portrait de la journaliste Sylvia von Harden, 1926) ou Marcel Duchamp (Le Porte Bouteille, 1914).

Le mercredi soir, nous sommes allés au théâtre Hebertot dans le 17ème arrondissement, pour voir une pièce intitulée « Le Prix », interprétée par Ludmila Mikael et Pierre Arditi. Le 10 décembre 1946, au Grand Hôtel de Stockholm, peu avant de recevoir son prix Nobel de chimie, Otto Hahn est rejoint dans sa suite par Lise Meitner, son ancienne collaboratrice avec laquelle il a travaillé plus de 30 ans. Mais Lise ne vient pas le féliciter, elle vient régler des comptes, elle qui a dû fuir l’Allemagne nazie en 1938 et qui n’est pas associée aux découvertes d’Otto Hahn alors récompensé…