Montrer la disparition, regarder l’absence

Vernissage de l’exposition ce mercredi 24 mai, à 8h30 devant Le Bocal.

Ce projet d’une année a réuni les élèves de première spécialité histoire des arts et arts plastiques autour d’un travail sur l’art et sur la mémoire de la Shoah, en collaboration avec les artistes LN Le Cheviller et Estelle Coquin.

 

 

  “Dés le mois de septembre, nous les élèves d’arts plastiques et d’histoire des arts, avons débuté un projet monté par nos professeurs d’arts, LN LE CHEVILLER et Estelle COQUIN : montrer la disparition, regarder l’absence. Ce projet nous a permis de revenir sur les pas des personnes juives ayant été déportées pendant la seconde guerre mondiale.

“Tout d’abord, pour ce projet de mémoires, afin de nous sensibiliser, nos professeurs ont fait venir des intervenants pour nous raconter à travers leurs témoignages et histoires, le parcours des juifs de Charente.

Par la suite, a été organisé un workshop où les classes d’arts plastiques et d’histoires des arts ont été réunies, durant plusieurs jours, pour produire des images et des bandes sonores afin de retranscrire la période de la Shoah à travers des portraits de juifs charentais.

Ces réalisations (cartes heuristiques, GIFs à partir de monotypes et bandes sons) seront exposées dans le lycée Marguerite de Valois, pour informer les élèves, et leur en apprendre d’avantage sur l’histoire de cette ville. Puis, dans les rues d’Angoulême dans le but de retracer le parcours réel effectué par les figures emblématiques de la Seconde Guerre Mondiale en Charente ( Angoulême ).

Alice et Flavie

 

 

Le groupe s’est questionné sur les limites de la figuration à partir des figures issues des différentes recherches menées par les historiens de l’art aux archives départementales d’Angoulême. Peut-on représenter l’innommable ? Après-guerre et la découverte des camps nazis, on a parlé de crise de la figuration dans l’art . Comment peut-on encore représenter le corps humain ? 

Ce travail se concrétise aujourd’hui par une restitution en deux volets, présentant le travail global de co-créations plastiques et  sonores.

A proximité et dans la galerie de l’établissement, Le Bocal, les plasticiens proposent un accrochage de leurs productions visuelles. A travers la technique du monotype, ils présentent leurs expérimentations variées visant à matérialiser l’effacement du visage et la disparition de la personne. L’ensemble est complété par une série de montages sonores concoctés par les historiens de l’art.

L’exposition se complète d’un parcours sillonnant toute la ville, bornes symboliques des lieux de drames ou de refuges pour ces hommes et ces femmes qui ont tout perdu ce jour tragique d’octobre.

Une carte est à disposition pour découvrir l’itinéraire à l’extérieur de l’établissement sur des lieux marquant pour nos figures et pointés par LN et les plasticiens. A chaque étape du parcours on pourra trouver un panneau présentant la figure concernée et ds images augmentées de QR codes, renvoyant aux productions sonores et graphiques des élèves.

Ce travail a été l’occasion pour les élèves de prendre conscience du crime contre l’humanité qui se passa dans leur ville mais au-delà de cela, de réfléchir à la valeur de l’engagement citoyen, à la force du courage et à la nécessité d’une réflexion éthique de chaque instant au sein même du présent.

Anne Amsallem et Aude Renault