Venise . la Biennale. jours 3 et 4 ( 16-17 octobre 2024)

Notre bateau nous dépose ce mercredi matin à quelques centaines de mètres des Giardini, les grands jardins dans la partie est de la Sérénissime.

Avant de les rejoindre nous croisons plusieurs petits parcs où s’égayent des sculptures contemporaines, préambule ludique et bucolique à notre périple du jour.

 

Le thème de la Biennale internationale d’art contemporain de cette année, intitulé « Stranieri Ovunque, foreigners everywhere – Étrangers Partout », explore la notion d’étranger dans un contexte mondial bouleversé.

Nous allons voyager dans le monde entier en passant des Etats-Unis, représentés par un artiste Cherokee, Jeffrey Gibson

 qui combat les stéréotypes à l’encontre des Amérindiens, mais aussi de la communauté LGBTQ+. Il entend également
lutter contre la “chromophobie” de l’art contemporain à travers une explosion de couleurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

à l’état d’Israël, dont l’artiste, Ruth Patir, a fait le choix fort de ne pas ouvrir son pavillon national. Des vitrines extérieures gardées par des soldats, nous discernons la vidéo réalisée en réaction aux prises d’otage de l’état hébreux. Une proposition éminemment politique qui résonne avec l’actualité la plus sensible.

 

 

 

 

Du Pavillon japonais, où l’installation « Compose », de l’artiste japonaise Yuko Mohri s’intéresse aux tentatives de “bricolage” pour limiter les fuites d’eau dans les stations de métro de Tokyo (ou celles des inondations de Venise), provoquées par les multiples inondations et séismes qui frappent la mégapole, universalité de la menace climatique. Les sculptures présentent d’astucieux dispositifs autonomes, dont l’énergie est captée à partir de fruits en décomposition et de circulation d’eau. Elles génèrent une musique atemporelle en produisant un espace immersif qui concilie la simplicité zen et l’event fluxus.

Jusqu’à l’entrée du pavillon néoclassique allemand, ensevelie sous un monticule de gravats. A l’intérieur, dans un décor post-apocalyptique digne d’un film de science-fiction, une proposition multisensorielle, “Or LaGoyim”, (lumière sur les États, en
hébreux), explorent les thèmes du judaïsme et de la réparation au sein du même espace envisagé par Yael Bartana. Dans des vidéos futuristes, elle montre les nouvelles migrations humaines à bord d’un vaisseau spatial (sorte d’arche de Noé du futur) se dirigeant vers des galaxies inconnues pour échapper à une planète détruite par les catastrophes écologiques… 

Et ainsi de place en place, les élèves appréhendent dans leurs déambulation la plus importante manifestation mondiale d’art contemporain. La manifestation est créée en 19 avril 1893, le conseil municipal de Venise décida, pour célébrer les vingt-cinq ans de mariage du roi Humbert Ier et de Marguerite de Savoie, d’organiser une exposition biennale d’art.

En 1895, un pavillon (appelé aujourd’hui Pavillon central) fut construit dans les Giardini (créés sur ordre de Napoléon Bonaparte). Il fut décidé d’inviter des artistes vénitiens, italiens et internationaux qui devaient exposer chacun au maximum deux œuvres inédites. Le comité de parrainage était composé d’artistes venus du monde entier. En 2024, la 60ème édition offre un aperçu de la diversité et de la complexité de la scène mondiale, avec 90 pavillons nationaux et 332 artistes conviés.

La France est représentée par Julien Creuzet, artiste parisien d’origine martiniquaise : des sculptures en céramique et en corde, des vidéos, une installation sonore pour mettre en chanson le long poème traitant de la décolonisation (thème récurrent de la Biennale).

 

Les Pays Bas exposent le Cercle d’art
des travailleurs de plantation congolaise et une statuaire en cacao retraçant une Histoire de domination en domination.

 

 

 

 

 

Sénèque Obin, Funérailles maçonniques, 1968

Liz Collins, Rainwow Mountains, 2023

Victo Fotso Nyie, Malinconia, 2020

Pablo Delano, The Museumof the Old Colony, 2024 (Puerto Rico)

Aloïse, Ben-Hur à Paris, 1960-63

 

 

Dans le Pavillon Central, l’exposition, intitulée “Stranieri Ovunque – Foreigners Everywhere — Étrangers partout“, s’inspire d’une série d’œuvres du collectif Claire Fontaine (Paris/Palerme), engagé depuis le début des années 2000 dans la lutte contre le
racisme et la xénophobie en   Italie.

 

Sur la signification de la diversité humaine, où que vous alliez et où que vous soyez, vous trouverez toujours des étrangers : ils/elles/nous sommes partout. Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, vous êtes toujours, réellement et véritablement, un étranger. La Biennale d’art 2024 se concentre sur les artistes étrangers, immigrés, expatriés, diasporiques, émigrés, exilés et réfugiés, en particulier ceux qui se sont déplacés entre le Sud et le Nord. Le concept d’ « étranger » est lié aux évoque les concepts d’étrangeté et de bizarrerie, mais aussi de familiarité, “Das Unheimliche ” de Freud, l’artiste queer, l’artiste outsider et l’artiste indigène.

Nous poursuivons la découverte de l’exposition internationale le lendemain, sur le site de l’Arsenale.

Enfin le site déploie un ensemble de Pavillons dont la teneur ne laisse aucun des participants indifférent.

 

 

pavillon de l’Ouzbekistan

 

 

 

pavillon de la Corée

pavillon du Sénégal

pavillon du Bénin

Une exposition dans Le Bocal, galerie du Lycée, restitue des extraits des carnets de voyage que tous ont confectionné avec soin et singularité, du 6 au 20 décembre.

 
Venise et ses merveilles. jour 2