Voyage à Venise.
La Biennale internationale d’art contemporain dans l’écrin d’un berceau de l’histoire de l’art occidental.
Lundi 14 octobre
Nous arrivons matinalement sur le parking du Tronchetto par le mince bras qui relie l’île au continent, franchissant les eaux saumâtres de la lagune face à la mer Adriatique.
Après une nuit en pointillés dans le bus, un agréable petit déjeuner nous attend dans une taverne du Cannaregio, un des 6 sestieri (quartiers) de la Cité vénitienne. Croissants et petits pains beurrés ravivent l’énergie du groupe qui s’élance joyeusement à la découverte des sestieri, canaux, églises et palazzo.
Nous partons ainsi à pied, à travers des rues tortueuses et très rapidement pittoresques, jusqu’au point de départ du jeu de piste qui doit conduire les élèves vers le cœur névralgique de la Sérénissime : la Place San Marco. A … les élèves constituent des équipes qui s’empressent de rechercher détails et indices, propices à résoudre les énigmes proposées.
A proximité du marché du Rialto et de son fameux pont, nous devons nous résoudre à enjoindre les participants à se rendre directement vers le point final du jeu.
Nous sommes en effet attendus pour un copieux déjeuner dans une ruelle très étroite à l’arrière de l’Eglise San Marco, où chacun expérimente les spécialités italiennes avec délectation.
L’après-midi, nous avons RDV au pied des colonnes San Marco, où notre guide nous donne un aperçu assez exhaustif de l’histoire vénitienne avant d’entrer dans le somptueux Palais des Doges.
Une découverte soufflante de la démocratie à la vénitienne et son organisation sociétale qui perdurera du Xè siècle à 1797.
Pour monter vers les appartements du doge et les salles institutionnelles, on emprunte l’escalier d’Or : les stucs de la voûte y sont entièrement recouverts de feuilles d’or.
Le doge, premier magistrat de la République, incarnation de la majesté de l’État dont il est le premier serviteur, est élu par un système de tirage au sort complexe. Tous les patriciens du Grand Conseil de plus de trente ans défilent devant le « ballotino », un enfant âgé de dix ans environ, qui leur remet à chacun une boule, retirée d’une urne. Trente boules sont en or, les autres sont de banales billes de cuivre.
Par un système de filtrage par parenté et par désignation, 41 électeurs sont déterminés pour fixer le nom du doge.
Suite à un incendie important en 1577, deux patriciens de Venise : Jacopo Marcello et Jacopo Contarini élaborent un programme iconographique ambitieux, auquel répondent les plus grands artistes de la Renaissance vénitienne, tel le Tintoret et Palma le jeune. C’est Véronèse qui remporte l’appel d’offre, mais il décède avant de le mettre en œuvre et est finalement suppléé par Tintoret, pour notre plus grand ravissement.
Jusqu’au XVIe siècle, le palais abrite les prisons de Venise, vers lesquelles mène le pont des Soupirs, une fois le jugement prononcé. En 1756, Casanova sera le seul à s’en évader avec le prêtre Marino Baldi. Que de frissons à parcourir les pas du séducteur !
La journée s’achève avec une remontée du Grand Canal en vaporetto, béats face au palazzo tous plus somptueux les uns que les autres.