le 15 décembre 2016
Arrivés une heure avant l’ouverture des musées, nous profitons d’une journée radieuse pour nous promener sur les berges de la Seine après avoir franchis le Pont des Invalides et admiré les architectures résiduelles de grandes expositions universelles séculaires.
A 10h, les portes s’ouvrent et la collection Rodin nous tend littéralement les bras.
Dans le cadre de leur programme limitatif pour l’année en cours, les élèves de spécialité arts plastiques de Terminale ont clos leur étude du fameux sculpteur par la rencontre des œuvres les plus remarquables en « live ». Toucher Ugolin, malgré l’horreur qui en émane, et saisir au vol la douce lumière hivernale caressant l’épaule du forcené occupé à dévorer sa progéniture, se mesurer aux bourgeois de Calais, initiateurs de nos anti-héros contemporains, mesurer les échelles surprenantes des groupes qui jalonnent La Porte de l’Enfer ou encore saisir discrètement le pouce du Secret. Une fois confrontés à sa réalité et à sa matérialité, tant d’émotions et de retournements dans la compréhension de cette Œuvre monumentale qui remit en cause, avec une force inégalée, les concepts de la sculpture académique à l’orée du XXe siècle !
Certains élèves découvrent le métro et son encombrement légendaire. Puis, nous sommes propulsés au Châtelet à deux pas du Centre Pompidou, où nous prenons le temps de nous sustenter.
René Magritte, La folie des grandeurs (Mégalomania), 1967 bronze avec patine brun doré, collection particulièreA 14h15, tous sont au rendez-vous. Entrés de concert, chacun choisit son parcours et sa visite en fonction de ses intérêts propres. Il y a temps à voir ! Pensez ! : les collections permanentes d’art moderne et celles d’art contemporain, mais également une exposition phare que la populace s’empresse de venir voir, René Magritte, à travers le prisme de la philosophie.
Il y a encore Cy Twombly, peintre
abstrait américain, si époustouflant lorsque l’on parcourt les salles chronologiques de sa monographie qui explosent en un chatoiement à la densité colorée enthousiasmante ;
et puis, au Rez de Chaussée, on retrouve le Prix Marcel Duchamp qui récompense un artiste contemporain travaillant sur le territoire français représentatif de sa génération et travaillant dans le domaine des arts plastiques et visuels : installation, vidéo, peinture, photographie, sculpture … .
Les lauréats développent des œuvres aux questionnements spécifiques tels la notion de membre fantôme, chez Kader Attia, le lauréat, le sida et ebola , chez Barthélémy Toguo, couleur et scénographie, chez Ulla von Brandenburg, ou encore le goût de la magie chez Yto Barrada.
Pour ceux dont la soif reste intarissable, Jean-Luc Moulène propose des objets « en conversation » , alliant art, science et technologie, dans une large installation se jouant des figures et des matériaux.
Nous retrouvons tous les spectateurs artistes et histoire des arts pour un ultime bain métropolitain ponctué d’un instant américain au goût de burger et frites ruisselantes. Puis, loin de la métropole agitée et trépidante, le train grande vitesse nous dépose telle des fleurs irriguées de sirupeuse culture sur les quais angoumois, ravis et épuisés.