Gauthier Plaetevoet, artiste designer graphiste, est venu rencontrer les lycéen de MDV en vue de construire un projet artistique avec les groupes de spécialité arts plastiques et NSI.
Le mardi 8 février, accompagné de son coéquipier Marc Etienne, designer sonore, Gauthier a présenté son travail et sa démarche. Il s’inspire du monde marin et de celui d’Internet, entre surf et navigation, et questionne l’importance du corps dans le réel en interprétant les mouvements de ce dernier dans l’environnement naturel. Dans la lignée d’artistes marcheurs tels Hamish Fulton, Richard Long, mais aussi Raphael Zarka qui sculpte des modules en vue de les skater, G Plaetevoet pratique une poésie de la dérive, déambulant et rêvant de se perdre dans les territoires qu’il parcourt.
A la suite du projet mené avec les élèves l’an dernier, tout au long des périodes de crise sanitaire et de confinement, “Par 4 chemins”, qui développait un escape game créatif sur smartphone,
nous avons souhaité l’accueillir en résidence lors d’un atelier proposé aux élèves de première.
Lors de cette conférence, Gauthier nous présente ses recherches autour des CODES (signes visuels et logiques, langages chiffrés). Notamment lorsqu’il s’empare du code marin et de son système de pavillons (drapeaux) alphabétique pour le détourner, le pirater et s’approprier ce code : il compresse tous les drapeaux pour n’en faire qu’un et obtenir un seul et même mot. Une conséquence : le code devient indéchiffrable. Perdurent une image abstraite et l’intention même de l’artiste qui produit une dilatation du sens. (ex : LIN peut également se lire NIL) Par la suite il traduit grâce à un algorithme informatique l’intégralité de l’Odyssée d’Homère en proposant une mise en forme où le spectateur navigue au sein du texte à travers des jumelles à une vitesse de 24h pour appréhender l’intégralité de l’oeuvre.
De son côté, Marc-Etienne (Markus Gibb) est un artiste sonore formé à la musique classique (violoncelle, guitare, flûte). Rapidement, il se tourne vers la musique concrète et des formes plus expérimentales. Il fonde le label KUMP et co gère le label Rock The Beat, dans l’univers de la musique techno. En parallèle, il travaille dans le monde du spectacle, du film d’animation. Découvrant la musique bruitiste, il s’éloigne des notions de tonalité, gamme ou mélodie pour se concentrer sur la texture, le grain de captations sonores. Ainsi il pratique le field recording (enregistrement de terrain) puis retravaille la matière sonore sur un système modulaire en emboîtant des synthétiseurs les uns aux autres , enfin il agence le tout sur ableton (logiciel de composition musicale). Dans sa maison de disques il produit vinyls et cassettes. Avec Gauthier, il collabore dans le cadre d’une émission radio METHODRONE, sur une radio lyonnaise “LYL”. Les parties visuelles de l’émission présentent des images composées de collage à partir d’une riche iconographie tirée de champs variés tels l’espace, l’astronomie, le corps humain, le micro/macroscopique.
Ensemble ils envisagent la spatialisation de la musique. Une musique introspective, inattendue, où l’on plonge dans des univers. Ils montent METH.O.TAPES en 2020, à Lyon. Le label devient un terrain de jeu où créer des objets sonores, visuels, graphiques. La part belle est faite à l’autoédition : l’objectif étant de tout maîtriser soi-même.
L’accueil du collectif au Lycée Marguerite de Valois est l’occasion de proposer aux élèves de s’interroger ensemble sur ce rapport entre la météo et le temps en concevant, grâce aux spécialités qui les distinguent (arts plastiques et NSI), une production artistique en collaboration. Cette proposition se base sur un projet en cours du collectif : METH.&.O.RITE dont l’intention est de jouer avec les codes de représentation visuelle de la carte météo en animant numériquement des formes abstraites sur une cartographie.
Sa conception servira de base au protocole de création que les élèves appliqueront lors de l’atelier.